Triple oblitération en janvier 1849 au bureau de distribution de Villefranche de Longchapt (23) par Francis Carcenac

La réforme de la taxe des lettres prévoit la création de timbres-poste dont le principe est adopté par un décret de l’Assemblée Nationale le 24 août 1848 : 20 centimes noir et 1 franc rouge seront les premiers.

Les oblitérations provisoires de janvier 1849 sont un classique de la collection de France, la grille oblitérante prévue pour l’annulation des timbres-poste n’étant disponible qu’à partir du milieu de mois. Les oblitérations par timbre à date et à la plume sont parmi les plus courantes.

Les bureaux de distribution, en 1849, sont dotés de timbre dénommés « cursives » en marcophilie et les annulations du timbre-poste par cursive sont rares dans ces petits bureaux. Seules sur le timbre-poste elles sont très rares, un peu moins accompagnées de traits de plume ou d’un timbre à date. L’annulation par trois marques est rarissime. La lettre faisant l’objet de cette pièce du mois, comporte cette particularité.

Cette association correspond au 6e cas d’annulation possible, sur lettre originaire d’un bureau de distribution, décrit page 263 de l’Encyclopédie des Timbres Postes de France 1849-1853 et édité par l’Académie de philatélie en 1968. On trouve une seule illustration de ce cas page 265 et en pleine page !

Dans l’ouvrage « Janvier 49 », édité par l’Association Marcophile du Val de Durance (1999), cinq cas de triple oblitération sont seuleument répertoriés.

La lettre présentée est originaire de Villefranche-de-Longchapt en Dordogne (23) ; elle est à destination de Périgueux (23). Le bureau de poste de ce village est un bureau de distribution de 4e Classe, dépendant du Bureau de direction de Montpont-sur-l’Isle. La cursive de ce bureau est sur deux lignes (type 21) : 23 / Villefranche- / de-Longchapt. Dès l’entrée dans le service, le 20 c. noir de cette lettre simple est annulé par deux traits de plumes, encre noire, conformément à la circulaire n° 2 du 3 janvier 1849, et de la frappe de la cursive. L’une ou l’autre suffisait suivant la qualité de l’encre de la cursive (la grille n’était pas encore disponible dans ce bureau). L’empreinte de la cursive figure également sur la lettre, comme marque d’origine. Transmise au bureau de direction de Montpont-sur-l’Isle, celui-ci appose à côté de la cursive son timbre à date type 15 daté du 15 janvier 1849.  Il ne s’est pas cru dispensé de l’apposer sur le timbre-poste, conformément à la circulaire n° 33 du 20 décembre 1848 non explicitement abrogée, réalisant cette triple oblitération spectaculaire. La seule d’ailleurs avec une cursive sur deux lignes, à la différence des quatre autres répertoriées en 1999 : Boulou, dans les Pyrénées Orientales, Burzet en Ardèche, Rohan dans le Morbihan, Treigny dans l’Yonne.

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