Machine et oblitérations Daguin

Pour cette nouvelle collection, voici un bref historique.

La France du 19ème siècle vit un extraordinaire essor économique, industriel et social. La Poste participe à ce mouvement.

Son réseau maille le territoire jusque dans les plus petits villages et le développement du chemin de fer permet et favorise l’organisation d’un acheminement rapide du courrier.

En interne La Poste s’adapte à cette évolution exponentielle ; en 1880 le courrier représente la majeure partie du service, exclusivement exécuté manuellement.

On se souvient que depuis 1875, tous les objets, et les lettres en particulier doivent être oblitérés par l’apposition de deux timbres à date : l’un pour annuler le timbre, l’autre à coté qui doit permettre de lire les informations d’entrée dans le service postal ; un timbre à date à l’arrivée indique le jour et l’heure de distribution.

Dans ce contexte, Georges Cochery, ministre de La Poste, pense à mécaniser l’oblitération du courrier, pour augmenter le rendement des postiers concernés et ainsi améliorer les délais d’acheminement.

Après l’essai de divers matériels, l’ingénieur Eugène Daguin obtient le contrat de fourniture d’une machine de son invention qui portera son nom, et que l’on utilisera pendant 87 ans.

Gravure d’époque montrant une salle d’ouverture des dépêches et le personnel affecté aux opérations de redressage, de vérification et d’oblitération du courrier en utilisant la machine Daguin

Portrait et présentation de Eugène Daguin, photo datant de 1880, né le 18 juin 1849 (avec le timbre-poste!) à Cours les Barres dans le Cher, de parents éleveurs.

Il fait des études d’ingénieur de 1865 à 1868 à l’école impériale d’Arts et Métiers de Chalons sur Marne. Il mène une carrière d’inventeur en déposant 17 brevets ; et il entre dans l’histoire postale avec une machine à oblitérer les timbres. Il meurt à Paris en 1888.
Deux de ses brevets concernent ses recherches pour répondre au cahier des charges de la Poste.
Les études et essais, commencés en 1880, aboutiront au dépôt du Brevet n°151332 le 30 Septembre 1882. Ce brevet se complètera par des certificats d’addition : le dernier en date du 22 Février 1884 précise la place et le rôle du « piston toucheur » et demande la modification des couronnes de timbre à date pour les alléger.

Les timbres à date au type 84 apparaissent ainsi avec leurs 12 tirets en couronne intérieure.

La machine sera mise en service à Paris départ première date connue  5 JUIN 84. En province la machine commencera ses bons offices le 18 septembre 1884 à Angers, Boulogne sur Mer et Périgueux.

Désormais DAGUIN devient un mot qui identifie le matériel équipant progressivement tous les bureaux de recettes de Paris et de province.

La machine Daguin du Musée des Ambulants de Toulouse

Cet équipement doit donc permettre d’apposer deux tàd simultanément conformément à la réglementation, mais les postiers l’ont utilisé de trois façons :

-avec 2 timbres à date : on parle de daguins jumelés

-avec 1 seul timbre à date : on parle de daguin solo,

-avec 1 timbre à date et une flamme publicitaire : on parle de Daguin flamme

Pendant la longue période d’utilisation de la machine, les timbres à date et les blocs dateurs évoluent donnant toute une série de marques passionnantes à rechercher et collectionner.

Ce sera l’objet, je l’espère, l’objet de nos nombreuses et fructueuses communications.

François CAS.

 

 

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