La lettre ci-dessous, émane du Directeur des Postes de Schélestat du 15 mai 1830.
Elle est adressée au Maire de la commune de Diffenbach en Alsace, non pourvue de boîte aux lettres à cette même date. Elle est très intéressante à double titre.
D’une part, elle annonce au Maire, suite à une décision récente du service des Postes, l’implantation d’une boîte aux lettres dans sa commune.
La lettre précise les dispositions pratiques pour le scellement et les modalités pour le règlement des menus frais éventuels engendrés par son installation.
D’autre part, le Directeur explique les modalités d’application du décime rural, nouvellement créé par l’importante réforme sur service rural du 1er avril 1830, et la conduite attendue du facteur rural qui a en charge la desserte de sa commune (régularité des passages, absence de griefs des usagers, interdiction de versement de rétribution quelconque à son profit).
Le Directeur des Postes communique l’empreinte du timbre décime rural.
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Schelestat le 15 mai 1830
Monsieur le Maire,
J’aurai l’honneur de vous adresser sous peu la boite aux lettres destinée à votre commune. Je vous prie de veiller à ce qu’elle soit placée dans un endroit central et comme pour tous, soit à la maison d’un débitant de tabac, ou à celle d’un autre commerçant sédentaire; bien entendu que ces particuliers feront sceller la boite à leurs frais. Si personne ne voulait se charger de cela, et que a boîte étant scellée à un édifice public, il dut en résulter quelques frais, je vous prie, dans ce cas seulement, de m’adresser l’état des menus frais qu’aura occasionné cette opération pour que je l’envoie à Mr le Directeur Général qui vous en rendra compte.
Veuillez aussi faire connaître à vos administrés que toutes les lettres sans exception doivent être remises à domicile sans autres frais que a taxe marquée sur a lettre plus un décime pour frais de transport – les lettres doivent être affranchies ne paieront rien du tout parce que le décime supplémentaire est maintenant soldé à l’avance en sus de l’affranchissement ordinaire par la personne même qui affranchit une lettre à un bureau de poste.
Si un facteur rural se permettait d’exiger une rétribution quelconque, veuillez m’en faire prévenir et vous assurer aussi si le facteur passe régulièrement de deux jour l’un dans votre commune, soit pour y distribuer des lettres, soit pour retirer celles qui auront été mises dans la boite, et enfin s’il fait personnellement son Service et si aucune plainte ne s’élève contre lui
J’ai l’honneur, Monsieur le Maire, d’être avec une considération très distinguée.
Le Directeur des Postes Signature
Empreinte du timbre du décime en sus de la taxe
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