Compte rendu de la réunion du samedi 25 mai 2019 – Alissas

Tous nos remerciements aux organisateurs de cette première réunion de l’année. Les sujets de futures pistes de travail sont évoqués : la poste ferroviaire en Ardèche, la Poste en Ardèche durant la révolution, la tarification des lettres avant 1792, la présentation (ou monographie) de l’histoire postale d’une commune…

La réunion s’ouvre avec la seconde partie de l’exposé de Gilbert Douron intitulé « Géographie postale et usages liés au service rural et local à partir du 1er avril 1830 ». Après un bref rappel de la réunion de l’automne qui a permis d’introduire  les notions d’arrondissement rural et de zone de desserte, son exposé du jour – avec cartes et plis – permet de découvrir les relations entre bureaux de Direction et bureau de distribution, la notion de circonscription de distribution et l’introduction du tarif local de proximité entre des circonscriptions voisines, et pour finir la distinction entre circonscription postale administrative et circonscription postale tarifaire avec l’application du tarif de proximité et son bénéfice. Avec les bureaux du Pouzin et de Loriol, sont mis en évidence la particularité du bureau de distribution en correspondance avec un ou plusieurs bureaux de Direction.

Jean-Pierre Roux poursuit avec un exposé sur la Seconde Guerre mondiale en Ardèche et dans la Drôme. Il évoque le contrôle de la presse, le contrôle postal à la Libération, les censures des F.F.I., les camps et lieux d’internement en Ardèche et dans la Drôme, notamment celui de Chabanet près de Privas. Sont ensuite retracés l’existence des groupements et compagnies de travailleurs étrangers installés dans de nombreuses localités dès 1939 et pour certains (juifs étrangers, tziganes) des conditions particulières de détention. Les prisonniers de l’axe sont eux cantonnés dans des dépôts spécialement affectés, est également envisagée l’installation d’un camp de chantier de jeunesse à Montpezat.

Sur un tout autre sujet, Jean-Pierre Roux aborde la monographie du village ardéchois de Vocance. L’histoire de ce dernier, niché dans la vallée de la Cance, est déclinée au travers d’une série d’informations, historiques, démographiques – 1000 habitants en 1911 – liées à une tradition industrielle qui remonte au début du XIXe siècle. Sur le plan postal, le village – à compter de 1830 – dépend de la zone de desserte du bureau d’Annonay. En décembre 1845, il est rattaché à la nouvelle distribution de Villevocance jusqu’à la création le 1er juillet 1901 d’un bureau de facteur-receveur, érigé en recette de 4e classe en 1964. Depuis 2010, le bureau est converti en agence postale commerciale.

Ange Ranchon nous propose ensuite un sujet relatif à l’établissement d’internement administratif de Vals-les-Bains. La fin de la République Française décidée à Vichy le 10 juillet 1940 instaure l’Etat Français, avec la création, toujours en juillet de la cour suprême de justice qui va siéger à Riom (Puy-de-Dôme). La loi du 3 septembre créée un établissement spécial pour les internés administratifs « coupables de la défaite » dans lequel vont « séjourner » de nombreux hommes politiques, des industriels d’origine israélite comme Marcel Bloch, alias Marcel Dassault. Le 15 décembre 1940, 15 internés arrivent en Ardèche, d’abord à Aubenas puis à Vals au grand hôtel des Bains, aménagé spécialement, peu de détenus mais quand même Paul Reynaud ancien président du conseil et Georges Mandel, ancien ministre. Ils sont rejoints par la suite par de nombreux militaires de haut rang. Au gré des périodes touristiques « on prend les eaux à vals ! », les prisonniers déménagent à plusieurs reprises. À partir de 1942, de nombreux résistants communistes vont les rejoindre.
Durant cette période, deux marques spécifiques ont été relevées sur les courriers expédiés depuis Vals-les-Bains, ils émanent pour la plupart d’un militaire détenu nommé Barthe en octobre et novembre 1941. On retrouve les marques «Secrétariat d’état à l’intérieur / Etab. D’internement administratif / Vals-les-Bains avec tous les attributs de Vichy notamment la francisque sur soleil levant sur labour [1].

Louis Charbon présente enfin quelques curiosités sorties de sa collection, tout d’abord une lettre du 14 mai 1794 écrite d’une localité difficile à déchiffrer, au recto une marque à numéro6/ LA VOUTE bleue pour le département, taxe 4 sols, grâce aux cartes de Cassini et actuelles. La localité est trouvée, il s’agit de Royas détaché de La Voulte en 1790 qui avait été érigé en commune indépendante. Cette situation prend fin en 1821 et Royas redevient hameau de la commune de Saint-Laurent-du-Pape. Enfin, un document officiel à en tête de l’Empire Français, attestant la nomination d’un facteur local à Antraigues, ce document se termine par le serment prononcé en exécution de la loi du 29 août 1790 relative au secret des lettres.

Jean-François Roux et Louis Charbon font le point sur les contributions apportées par les uns et les autres et qui ont permis de faire progresser les tableaux de relèves :

  • Actualisation des données de l’Ardèche
  • Recueil des boîtes rurales
  • Recueil des boîtes mobiles avec T22 et T15 et ovales BM

La prochaine réunion est fixée le samedi 19 octobre à Alissas.

[1] ces informations sont retracées dans l’ouvrage « Des indésirables », les camps d’internement et de travail dans l’Ardèche et la Drôme de V. Giraudier, H. Mauran, J. Sauvageon et R. Serre, éditions peuple libre et notre temps, Valence 1999.

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