Utilisation exceptionnelle du timbre de taxe territoriale

Le titre est attrayant mais ne dévoile pas toute la subtilité de la lettre présentée, il s’agit en effet d’une utilisation sur une lettre de correspondance locale en septembre 1852.

Depuis le 1er janvier 1849, les lettres simples non affranchies circulant de bureau à bureau devaient être taxées à l’aide d’un timbre de taxe de 2 décimes.

L’augmentation du tarif le 1er juillet 1850 (25 centimes pour la lettre simple affranchie ou non) allait rendre son utilisation caduque. L’administration en avait même demandé le retour par la circulaire n°34 du 20 juin 1850 : « Le timbre à  2 décimes actuellement en usage devra être renvoyé au bureau du matériel à l’expiration du mois courant« .

Il n’est pas rare de trouver dans les boites ou classeurs des marchands, des lettres avec ce timbre de taxe : l’affranchissement en timbre-poste n’étant pas encore très répandu à cette date, son emploi était fréquent. Ce genre de courrier, excepté pour ceux du premier jour du tarif, le 1er janvier 1849, n’est pas très difficile à trouver. Un exemple vous est donné avec cette lettre du Pas-de-Calais. Remise à la main au facteur au cours de sa tournée, elle a été ramenée au bureau pour y être taxée avant sa distribution.

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Beaucoup plus difficile à se procurer, la lettre qui suit n’a de commun avec la précédente que la taxe de 2 décimes. Explications :

Le bureau de distribution de Montiers-sur-Saux (Meuse) origine de notre courrier, après avoir apposé sa cursive (1), le fait suivre à Ligny-en-Barrois, bureau de direction dont il dépend (timbre à date type 15 du 11 septembre 1852)

Le préposé va alors utiliser un timbre de taxe à 2 décimes encore en sa possession pour justifier le montant de la taxe à acquitter pour une lettre locale qui est au 2e échelon de poids ; cette correspondance est en effet adressée à un marchand de la ville.

 Les 2 décimes auraient du être inscrits à la plume, et l’emploi de ce timbre plus de deux ans après son retrait officiel, dans le cadre d’un tarif de proximité est tout à fait exceptionnel !

Il est possible de rencontrer dans de nombreux bureaux, des timbres de taxe de fabrication locale. Réalisés à l’initiative des directeurs, les frais de confections leurs étaient donc imputés. Pour le directeur du bureau de Ligny-en-Barrois, cela ne lui aura rien couté !

 

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Jean-Marc Driguet
Coordinateur de l’Atelier Histoire de la Poste en milieu rural

Notes
(1) Cursive : terme employé par la plupart des collectionneurs ; timbres des bureaux de distribution est le terme exact tel qu’il est définit par l’administration.

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